Une partie des chemins menant vers Saint Jacques de Compostelle

Depart de l'auberge. Je dis aurevoir a Ernesto qui me conseille pour le chemin. Il y en a plusieurs. Je veux faire celui qui longe la cote. 

Je fais trois kilometres. J'arrive a Larizano. Je me pose pour appeler mes contact blablacar car je repart demain. A l'instant ou je termine je croise Ernesto en voiture. Oscar n'est pas loin derriere a pied. On marche ensemble en direction de Santander.

Oscar a fait le voyage jusqu'a compostelle en aout. Il est venu passer quelque jour a l'auberge d'Ernesto. Il fait le trajet a pied juste pour la journée puis rentre chez lui a Valencia.

Le chemin est tres beau. La mer est dechainé. Ce sont des spots de surfers. Les ecoles de surf sont nombreuses.

On discute et plaisante tout le long du chemin. On doit prendre le ferry pour Santander. Car sinon c'est 20km de plus a pied. On a un doute un moment. Comment un ferry peut arriver dans une mer si basse ? Et si c'est possible.

On arrive a Santander. On se separe. Puis on se retrouve par hasard a un resto. Il fait beau enfin. Je pratique mon espagnol grace a Oscar. Franchement j'ai progressé. Moi qui partait de presque rien. Je visite un peu la ville. Un chorizo piquante. Et au dodo.

J'ai vecu tellement de choses durant ce voyage. Ca me semble si loin quant je suis arrivé mardi dernier en train.

Biz a tous. Demain retour a Toulouse. Voiture toute la journée.

Je me lève donc. La soeur m'a fait du café. Je l'ai juste entendu. Elle est tout de suite repartie. C'est l'heure des laudes. Le lieu est relativement sombre et austère.

Je descend et rencontre un pelerin. Le premier du voyage. Qui revenait de Compostelle. Il m'a indiqué que le passage qui mène de Laredo a Santona se fait en barque. Hors la barque c'est en été. Il m'a accompagné a la station de bus et m'a tout expliqué. Super sympa. Et il m'a conseillé une auberge a Guemes tres connu. Je prend donc le bus pour la premiere fois de mon voyage. Sans regret. Je n'ai pas le choix. 

Le chauffeur ecoutait du AC/DC a fond dans le bus.

J'arrive donc a Santona. Et je longe une sorte de maison penitentiaire. Je vous mets la photo car le soleil arrive enfin un peu.

Et le chemin reprend en pleine nature. 

Franchement j'ai l'air fatigué. Hier la journée a ete longue. Aujourd'hui 24km pour arrivé a Guemes. Le versant de ce mont est ensoleillé. L'autre l'est moins. Le mauvais temps revient.

C'est la meme photo que sur mon guide.

La plage est longue. J'arrive a un petit village. Son eglise est charmante

C'est nuageux et il pleut par intermittence. La fatigue est bien la. Le temps n'aide pas. C'est pesant a force. Heuresement demain est prevu du beau temps.

Petit massage de pied au bord d'un charmant potager. Mes pieds ne sont pas charmants a voir. J'ai des mini chou fleur en guise d'ampoule a chaque petits orteils. Mes talons vont bientot suivre. Je le sent. 

Je me debrouille plutot bien. Moi qui avait peur de ma derniere tendinite. J'ai finalement gérer.

J'arrive donc a l'auberge du père Ernesto. C'est un ermitage. Je suis tres bien accueilli par Pablo et Oscar. C'est un lieu qui peut accueillir 1000 pelerin en 1 mois. C'est enorme. Tout est rodé. C'est tres bien fait. Il y a une biblioteque. Une salle de meditation. Un lieu commun. Ca sent le lieu plein de vie. Le diner et le petit dejeuner est compris. On donne ce qu'on veut.

Je dors mais me repose peu.

Bon c'est une journée un peu monotone. Averses toutes la journée jusqu'a 15h. Les riverains sont toujours super sympa. Grosse montée. Je transpire a grosse gouttes sous mon gros manteau de moto. Enfin j'ai compris. Quant il pleut. L'eau s'infiltre est fait barriere au froid de l'exterieur. Et donc, a l'interieur c'est le sauna. En plus, comme je vous l'ai deja dit, ici en espagne, il fait entre 10 et 20 degré. Mais qu'est qu'il pleut au pays basque. Le temps change d'un coup. Comme un caractere imprevisible et indompté. J'aime bien.

Pas de batterie, donc pas de photos. J'arrive a 18h a Relado. Des riverains m'indique une aubergue pres de l'eglise. Je m'y rend. Elle est dans l'eglise. Ou presbytere. Elle est tenue par des bonnes soeurs. Elles m'accueille. C'est 10euros. L'une d'elle a un perroquet. Il vient sur mon bras. Je sais pas si mordre signifie pour le perroquet "je suis ton ami". Mais pour moi ca signifie "descend de mon bras tout de suite".

Je vous embrasse. Il est 5h du mat. J'ai enfin trouvé le courage d'ecrire les trois derniers jours.

Il me reste deux jours de marche avant Santander. 

Voici la chambre ou j'ai dormi.

Cette nuit, j'ai fait le plein de batterie. Donc je me rattrape pour les photos.

Depart de Castro-urdiales. Au fond de cette photo on peut voir les monts ou j'etais hier.

Le centre ville est charmant. Je vais voir la mer. Les remparts sont trop grands. Je veux me rapprocher pour voir et la... une grosse vague submerge la rive et balaye en contre bas un passant. Ca aurait pu etre moi. Je le croise. On en rigole. Il me dit que c'est pour la nouvelle année. 

Toute la matinée est accompagné de beau temps. 

J'arrive dans une foret. Une scene comique avec une colonie de chevre, a qui je donne ma derniere carotte. Oui je mange des carottes 😊

J'en profite pour me ravitailler et appeler une amie qui me garde mon chat sans qui j'aurai jamais pu faire ce voyage. Elle s'est super bien organisée sachant qu'avant que je parte il avait eu une cystite. Ce qui est a surveiller de près pour les chats.

Le temps mauvais revient. La mer est démontée. Et pourtant ce soir je bivouac. Toute l'experience acquise par les nuits epouvantables de la semaine derniere vont me servir. 

Mon oeil entrainé a repérer les fleches jaunes qui balisent le chemin est en mode "scan". Hop c'est bon. Une serre a plantation laissée a l'abandon au fond d'un jardin entre deux proprietés. Et le portail du jardin est ouverte....heuu enfin cassée... enfin je passe...

Je suis un peu decu, je vous avez pris une photo de mon petit nid douillé. Elle ne s'est pas enregistrée. Bon, j'ai bien dormi au sec, au chaud, au calme. Mission accomplie. 

Ce que j'aime bien dans ce chemin, c'est qu'il y a toujours des surprises. Car ca n'a pas empecher a un petit mulot ou a une souris de gratter toute la nuit sous la palette sur laquelle j'avais mis ma tente. 

Ha oui pendant que j'evoque les animaux. Ici les gens ont des perroquets.

La nuit fut plutot bonne. Quelques rafales de vents soudaines. Rien de bien méchant. 

Je me lève dans ce paysage assez irréel au bord de la mer.

Range mes affaires. L'organisation du sac atteint des sommet. Je commence a etre rodé. La maison sur le dos je reprend le chemin avec joie. Un marcheur m'interpelle et me souhaite "buen camino".

Trés peu de photo aujourd'hui car peu de batterie. 

La route se fait le long d'un sentier qui longe la cote. Je passe de la province de la Biscaye a la Cantabrie sous des rafales de vents violentes, vraiment. Je reste prudent et me baisse a chaque bourrasques.

L'objectif du jour est Castro-urdiales. Une ville portuaire. J'arrive a reserver une chambre d'hotel. Je me fais kiffer c'est le reveillon du jour de l'an 😊.

J'arrive au petit village avant castro-urdiales. Je fais une bonne rencontre d'une joggeuse qui m'accompagne sur plusieurs kilometre. On discute, partage. On se fait chahuter par des rafales tres violentes.

J'ai vraiment bien fait de prendre une chambre. Et puis ca fait 5 jours que je marche un peu en continue.

J'ai besoin d'une pause.

Félicité. C'est le mot.

Je pars de Porrugalete en suivant une piste cyclable et les merelles en metal au sol qui sont des balises.

Qu'est ce que les basques aiment le vélo. Ils sont tous équipés comme des champions. Ils sont TRES nombreux. Ils y a une longue piste de 10 km jusqu'a la mer. C'est vachement bien fait. Je travaille mon espagnol avec Manuel sur 4 km.

Buen camino me font les cyclistes. Ils vont vite. Il y en a un qui chute juste devant moi.

Au passage de pleins de petits villages la mer pointe le bout de son nez.

Aujourd'hui c'est le printemps au pays basques. Il fait 19 degré. J'ai juste un pull en soie et cachemire. Tiens chaud quant il fait froid et ne retiend pas l'humidité de la transpiration. 

Pour ceux qui connaissent l'Odyssée d'Abe. 

La mer est démontée a Pobena. Et pourtant le temps est clément. Des navires de peches au loin.

Apres la lecon de l'autre soir je suis prudent. La meteo annonce aucun vent violent, ni pluie. Ni ce soir. Ni demain. Sachant qu'il y a encore un risque de tempete cette fois dans le nord de la france. "Carmen". Lol

Ce soir je bivouac.

Ici.

 Félicité.

Tout le materiel sec. Bien mangé. Longue nuit. J'ai l'impression de ne plus sentir le sac. 

Le soleil fait son apparition. Enfin !

Quelle douce journée. 

Sur le chemin, on me souhaite souvent "buen camino".

Les gens viennent me parler. Toujours bienveillant. Tres accueillant. J'adore. Quel beau pays.

Les villes sont grandes.... Les batiments aussi....

J'arrive a Portugalete. Rien a voir avec le Portugal. Gite Bide Ona qu'un president d'association m'a conseillé. J'y passe la nuit. 

Ha oui j'ai vu ca. Des tapis roulant pour monter, en pleine ville.

Toute la journée je cherche un seche linge a travers les villages que parcours. Le probleme est qu'ils n'en ont pas. 

Au fait ! Quel temps fait il ? Il pleut.

Je suis trempé mais j'ai chaud. C'est comme etre dans un bain de sueur lourd. Oui apres la nuit passé, tout mon materiel s'est gorgé d'eau. J'ai du gagner 4 kilo en plus. Si si.  

En route pour Bilbao. Le guide a oublié d'indiquer la montée. 400 metres.

J'arrive a Bilbao sous la pluie. Mais les gens sont sympa. On se sent en securité a Bilbao. Et pourtant c'est une grande ville. Il y a des coins tellement calme. Paisible. 

Je met 4h pour la traverser. Au passage je visite la cathedrale Saint Jacques. Bilbao est dans une cuve. Ca descend puis ca monte beaucoup.

Je rejoins l'auberge de.....j'ai oublié. C'est du basque. Il y a des "x" et des "z" ca c'est sur.

Je vois tout bilbao depuis la chambre.

Auberge incroyable. Seche linge. Cuisine toute equipée. Petit dejeuner inclus. C'est propre. Tarif pelerin a 18euros. Comme un bon hotel.

C'est vous dire a quel point je me refais une santé !

Il pleut. Le chemin est un ruisseau de boue. Je comprend le danger d'hier soir en voyant quelques arbres arrachés. 

Aujourd'hui au menu. Pluie battante aggrémenté de fréquentes averses de grêle sur fond d'orage. Avec violentes bourrasques biensur.

J'arrive a un village pour m'approvisionner. Les boutiques ouvrent a partir de 17h. 

Un homme me parle. Il a l'air dérangé..... Decidemment je trouve tout le monde dérangé. En espagne les gens se parle. Il me donne pleins de bonnes infos. Il s'appelle Loré. Il me paye un truc chaud a boire. Trop sympa. Je fais le plein.

Direction Lezama et ma seconde nuit de "joie". 

Pas le choix je bivouac. Un petit coin de verdure le long de la route. C'est l'aventure apres tout. Hop je plante.

Pluie battante TOUTE la nuit. Je vous avoue etre particulierement bien équipé pour le froid et l'humidité (sac a dos, manteau, pull en laine...) grace a une amie qui se reconnaitra. Mais la tente c'est pas ca. Moi je croyais naivement que toutes les tentes du monde entier etaient impermeables. Cela aurai ete merveilleux. Mais non. 

Une passoire.

Quelle nuit formidable. Je m'en souviendrait toute ma vie.

Plaisenterie a part. J'ai beaucoup appris. J'en garde un très bon souvenir.

Je reprends donc le chemin la ou je l'avais laissé. 

Depart a la maison des assemblées de Guernica. C'est le centre spirituel du pays basque. Rien que ca. Il est symbolisé par un arbre.

Donc je parcours tout Guernica. Arrivé a la sortie de la ville, un homme m'interpelle. Il semble un peu dérangé. Il a un baton a la main. C'est un ancien pelerin. Il me propose son baton. J'accepte. J'en ai deux a present. La c'est vraiment utile pour la marche. Et... Vous me croirez ou pas, ils ont exactement la meme taille. Au millimetre près.

C'est la ou ca commence.

Parfois je m'informe mal. (vous allez comprendre)

Une bonne montée. Mon esprit est a l'affut. Ce soir je bivouac. Tiens un petit chemin qui méne a une petite plaine ou se tient un chateau d'eau. Tout ca biensur a l'abri des regards. Parfait. Je peux meme m'abriter sous le chateau d'eau si un probleme se presente. Parcontre difficile de planter ca tente sur du béton. Je reste donc sur la terre bien grasse et.... Bien inbibée d'eau. A la limite.

Il y a un mur posé la. Mon intuition me dit. "Planque toi derriere lui". Cette fois je l'ecoute bien que c'etait pour etre a l'abri des regards. Et.... surtout du vent. 

1h plus tard les bourrasques commencent.

J'entend au loin gronder le ciel. Il hurle. Souffle. Crisse.

Ma tente se déforme. 

C'est brusque. Ca se calme et sans prevenir j'ai peur a chaque instant que la seconde couche de ma tente ne s'envole. Ca dure bien 3h. 

C'est une tempete me dit LCI news. La tempete "Bruno". Sympa. Juste dans le golfe de gascogne. Pile poil ou je suis. C'est balèze.

C'est pas fini.

Le vent a fait son show. Place a la pluie. 

La terre deja bien détrempé se gorge toujours plus. Apres bien 2h de pluie incessante je trouve le courage de rappatrier la tente sous le chateau d'eau.

Ce que je fais. La pluie stoppe. Je dors donc a la belle etoile dans le sac de couchage. Le vent reprendra plus tard. Il sèchera ma tente.

Je suis sur le qui-vive toute la nuit.

Un oiseau me reveille.

Puis le gardien du chateau d'eau qui gare sa voiture a 3 metres de moi. 

Quelle nuit !!!

J'en ai un bon souvenir.